Un blog créé à l'occasion de la sortie de mon livre Banlieues, insurrection ou ras le bol, pour discuter de ce qui s'est passé en novembre 2005

28 mars 2006

Occupation de l'EHESS : deux témoignages… hallucinants

J'ai reçu ce matin sur AligreFM, radio à laquelle je collabore réguolièrement, deux chercheurs de l'EHESS qui ont assisté à l'occupation des locaux. Ce qu'ils disent est… tout simplement hallucinant.
Pour qui veut les écouter, j'ai mis cet entretien sur internet à cette adresse ou à celle-cimais voici en résumé ce qu'ils m'ont expliqué :
- à l'occasion d'une assemblée générale sur le CPE organisée par les étudiants, un certain nombre d'individus (quelques étudiants, des autonomes armés de battes de fer et de jeunes (voire très jeunes) casseurs pénètrent dans l'établissement du boulevard Raspail dont ils organisent l'occupation,
- au vu des premières dégradations, la directrice de l'EHESS avertit la police dont elle demande l'intervention. La police refuse d'intervenir mais lui conseille de faire appel à une société de sécurité privée dont ses interlocuteurs lui donnent l'adresse,
- l'EHESS fait appel à cette société qui lui coûte 11 000€ par jour, à financer directement sur ses propres budgets. La présence de ces vigiles évite que l'occupation s'étende à d'autres locaux ;
- les dégradations se poursuivant dans le local de l'EHESS, sa directrice sollicite de nouveau la police puis s'adresse au Président de l'Assemblée Nationale ainsi qu'à la presse qui en parle ;
- lorsque la décision est enfin prise de "libérer" les locaux, ce ne sont pas les CRS qui entrent en premier dans le bâtiment, MAIS des vigiles!
Tout cela fait s'interroger sur le rôle de la police et des pouvoirs publics. Ont-ils décidé de privatiser les travaux de police qui présentent un risque? Ont-ils voulu créer un abcès de fixation loin de la Sorbonne et de l'attention des médias? Quelles relations le ministère entretient-il avec cette société? Quel est son rôle dans le dispositif de la sécurité? Quelle que soit l'explication, il s'est passé là quelque chose de grave.

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