L'argument que développent le plus souvent les partisans du CPE, est, je cite un de mes lecteurs : "Par ailleurs les autres contrats (cdi, cdd) demeurent alors testons le CPE d'autant plus qu'en contrepartie de cette période de flexibilité pour l'entreprise (qui n'a notons le aucun intérêt à licencier tous les 10 jours !!!!) le droit au chômage est possible dès le 4e mois et le droit à la formation dès le 1er mois. " En d'autres mots : on n'a pas grand chose à perdre!
Ce qui est une étrange manière de raisonner.
Si le CPE était véritablement un produit convaincant, ses avocats trouveraient de meilleurs arguments que celui-ci qui sent sa dernière chance et rappelle ceux de ces malades en fin de vie qui se disent : je peux essayer ce traitement, puisque je suis de toutes manières condamné, cela ne peut pas être pire…
En fait, les avocats du CPE pourraient en développer un plus convaincant. Ils pourraient dire : les obstacles au licenciement freinent les recrutements, en les supprimant on réduira chômage. Mais cet argument (contestable, mais c'est une autre affaire) vaut pour tout le monde, pour les jeunes diplômés et pour ceux qui sont sortis du système scolaire sans rien, pour les jeunes et les vieux. Le soutenir serait donc annoncer la suppression de tout ou partie des obstacles au licenciement pour tous les salariés, ce qui serait susciter une colère généralisée que le gouvernement ne peut se permettre à quelques mois d'une élection présidentielle.
J'ajouterai, chose peu signalée, que cet accès au chômage dés le quatrième mois que l'on nous présente comme une avancée significative est étrange et probablement contre-productive. C'est comme si l'on affichait qu'accéder au monde du travail, c'est accéder au droit au chômage! Ce qui n'est pas forcément faux, mais tout de même. Comment veut-on convaincre les jeunes de la bonne foi des entreprises et de la fin de la précarité en leur promettant des allocations chômage?
Un blog créé à l'occasion de la sortie de mon livre Banlieues, insurrection ou ras le bol, pour discuter de ce qui s'est passé en novembre 2005
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