Un blog créé à l'occasion de la sortie de mon livre Banlieues, insurrection ou ras le bol, pour discuter de ce qui s'est passé en novembre 2005

24 mars 2006

CNE, CPE : le point de vue de deux économistes

A lire : l'article de Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo, deux économistes, spécialistes des questions du travail, sur les effets que l'on peut attendre du CNE qui viennent d'être publiés dans
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Qu'en retenir? Ils concluent qu'appliqué à l'ensemble de l'économie (et non plus seulement aux entreprises de moins de 20 salariés) le CNE pourrait, d'après leurs calculs, créer à terme 100 000 emplois, ce qui correspond à augmentation du taux d'emploi de 0,35% . Appliqué aux seules PME de moins de 20 salariés, comme c'est actuellement le cas, il permettrait de créer, selon les hypothèses retenues, de 35 000 à 70 000 emplois supplémentaires (à titre de comparaison, on considére que les 35 heures ont créé de 300 à 400 000 emplois directs).
Ils ajoutent que ce type de contrat a un impact négatif sur le bien-être des salariés (plus d'incertitude, plus de difficultés à trouver un logement, un emprunt…) qu'ils évaluent à 0,47% du revenu. Cette dégradation du bien-être des salariés devrait entraîner une diminution du taux d'activité. La population active pourrait, toujours d'après leurs calculs, diminuer de 20 000 personnes, ce qui pourrait, ajoutent-ils, augmenter les difficultés d'embauche des entreprises (du fait de la diminution du nombre de candidats).
Ils ajoutent, ce qui pourrait inquiéter les salariés, que la réforme a d'autant plus de chances de créer des emplois que les entreprise ont plus besoin de flexibilité.
Ils concluent qu'il serait plus efficace de réduire la complexité de la procédure de licenciement et de l'accompagner d'une amélioration des indemnités des salariés licenciés. Ce qui est une thèse qu'ils ont défendue dans plusieurs autres papiers.
La qualité de leur prédiction dépend naturellement de la validité de leur modèle. J'imagine qu'on peut le contester.

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