Lorsque l'on se bat, on tente en général de consttruire un rapport de forces qui vous est favorable. Dans le cas du CPE, on voit se dessiner une configuration toute différente et originale : les jeunes casseurs des banlieues viennent au secours des jeunes qui luttent contre le CPE, non pas en unissant leurs forces à celles des étudiants et lycéens, mais au contraire, en se comportant en casseurs, en s'opposant à un mouvement que tous ses animateurs et acteurs (lycéens, étudiants…) veulent non-violents (et à juste titre : en casser des vitrines ou mettre le feu à des voitures peut-il aider à faire reculer le gouvernement?). D'ordinaire les gouvernements utilisent les casseurs pour déconsidérer leurs opposants. Cette fois-ci, ce n'est pas le cas. Sans doute parce que Nicolas Sarkozy qui a senti le danger de voir toute la jeunesse se détourner de lui au moment des élections présidentielles a choisi de faire la disinction. Sans doute aussi parce que l'Education Nationale (les recteurs, les proviseurs) qui est en ces matières en première ligne est saisie d'une espèce de peur panique (on ferme des lycées de crainte d'incidents là où la probabilité d'incidents est très faible).
On peut donc penser que le gouvernement ne va pas (au moins officiellement) céder à la pression de la rue, mais à la crainte de voir revenir les émeutes, de voir se développer des violences à la porte des lycées entre jeunes anti-CPE sages et vilains casseurs des banlieues. On nous expliquera que c'est pour assurer l'ordre public, pour éviter que les banlieues ne s'enflamment à nouveau qu'il va retirer son projet ou le vider de tout contenu.
Un blog créé à l'occasion de la sortie de mon livre Banlieues, insurrection ou ras le bol, pour discuter de ce qui s'est passé en novembre 2005
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